L’adoption d’une motion de rejet, lundi, par les députés continue de déchaîner les passions. Lors de la séance de questions au gouvernement au Palais-Bourbon, l’ambiance est restée très tendue ce mardi 12 décembre. Interpellée à plusieurs reprises, la Première ministre Élisabeth Borne s’est attirée les foudres de l’ensemble des oppositions. Il faut dire que cela faisait 24 heures que chacun aiguisait ses flèches , de l’Insoumise Mathilde Panot au socialiste Boris Vallaud. “Après un Président élu par défaut, une Première ministre sans confiance. Vous voilà à la tête d’un gouvernement minoritaire .
Sans 49.3 , vous n’êtes rien”, a lancé la présidente du groupe LFI à l’Assemblée. “Le rejet de votre texte [lundi], c’est votre seul échec. Mme la Première ministre, je vous le demande sans outrances : retirez ce texte qui ne convainc personne “, a déclaré le député socialiste. Tout au long de la séance, des noms d’oiseaux ont fusé dans les travées, mais aussi des appels à la démission du ministre de l’Intérieur. “Une fois de plus, vous avez fait le choix délibéré de la compromission avec l’extrême droite.
Vous avez mis de côté des décennies d’histoire du Parti socialiste pour refuser le débat en vous appuyant sur le Rassemblement national”, a répondu Élisabeth Borne à la gauche. De son côté, Gérald Darmanin s’en est pris au RN qui a aussi voté la motion de rejet. ” Vous avez désarmé nos policiers [lundi], vous avez désarmé nos préfets, vous désarmez les Français et vous allez vous réjouir au prochain fait divers”, a-t-il accusé. “Vous ne faites que de la politique politicienne”, a-t-il ajouté. Devant ses ministres, Emmanuel Macron dénonce le “jeu du pire”. Seuls satisfaits dans cette situation, Les Républicains. C’est le texte voté par le Sénat, à majorité de droite, qui va servir de base aux discussions de la commission mixte paritaire .
Éric Ciotti l’a rappelé ce mardi : c’est ce seul texte que son parti soutiendra. Un peu plus tôt, lors du Conseil des Ministres, Emmanuel Macron a dénoncé le “cynisme” et le “jeu du pire” des oppositions. Le chef de l’État plaidant pour un compromis au plus vite. Pourquoi dès ce week-end des 16 et 17 décembre ou dans les jours suivants, confiait mardi un député Renaissance à RTL. L’exécutif entend battre le fer tant qu’il est chaud. Sept députés et sept sénateurs se réuniront à huis clos afin de tenter de parvenir à un accord majoritaire en partant du texte sénatorial . Il s’agira forcément d’un compromis puisque la commission est le reflet des équilibres politiques des assemblées. La droite assure, un peu vite, qu’elle est majoritaire. En réalité, les sensibilités s’équilibrent. S’il y a accord, le texte sera soumis directement aux votes de l’Assemblée et du Sénat .
S’il n’y en a pas, un nouveau round de discussions s’ouvrira entre les deux hémicycles. Le dernier mot revenant aux députés. En cas de blocage, l’exécutif peut aussi faire le choix d’un retrait et revenir à deux textes , comme il l’imaginait pendant un moment . Un sur les régularisations et un autre sur les expulsions. Il serait alors peut-être plus facile de trouver des majorités. En tout cas, on est encore loin d’avoir atteint le bout des péripéties, même si le gouvernement veut aller vite.
À écouter également dans ce journal. International – Le président ukrainien Volodymyr Zelensky multiplie ce mardi les réunions à Washington pour éviter que les Etats-Unis ne coupent l’aide militaire vitale pour l’effort de guerre ukrainien. L’Ukrainien, en pull noir portant un trident, l’emblème de l’Ukraine, et en pantalon kaki, s’est entretenu avec des membres du Sénat, la chambre haute tenue par le parti démocrate du président Joe Biden. Justice – L’écrivain Frédéric Beigbeder, placé en garde à vue mardi au commissariat de Pau pour être entendu sur des accusations de viol, en est ressorti en fin de journée, a annoncé le parquet.
COP 28 – À Dubaï, les négociations se poursuivent entre les ministres des États présents aux Émirats arabes unis afin de parvenir à un accord et à une déclaration finale. Le point de blocage étant la présence, ou non, du terme “sortie” des énergies fossiles dans le texte.